La Puerta d’Alcalá est l’emblème de Madrid par excellence !
La voilà devant vous, la porta d’Alcalá, au centre du rond-point de la place de la Indipendencia du XIXᵉ, entre les extérieurs spectaculaires de plusieurs restaurants onéreux et l’entrée du parc du Retiro. Il faut, avant tout, savoir que son nom provient de la ville universitaire Alcalá de Henares, car la route qui la rejoint commence précisément ici.
Si vous connaissez le latin, vous aurez déjà compris de l’inscription sculptée sur les frontons, que la porte fut érigée en 1778 par décret du roi Charles III de Bourbon. Avant elle, il y avait une autre porte que Philippe III avait fait construire peu avant le début du XVIIᵉ siècle pour célébrer l’entrée triomphale de sa femme Marguerite d’Autriche à Madrid.
Le monument est l’œuvre de l’architecte italien Francesco Sabatini, qui l’édifia en forme d’arc de triomphe en s’inspirant des grands modèles de l’Empire romain. Vous aurez déjà croisé le nom de Sabatini et nous le retrouverons souvent en parlant d’architecture et d’urbanisme à Madrid durant la seconde moitié du XVIIIᵉ siècle.
La façade extérieure se présente avec dix colonnes lisses en granit et si vous vous placez au bon endroit vous verrez, encadrées dans l’ouverture, la calle di Alcalá, la fontaine de Cybèle et l’Édifice Cervantes. Le fronton est décoré par le blason royal soutenu par la déesse de la Renommée et par un jeune garçon. Sur les côtés, de la gauche vers la droite, vous pouvez reconnaître les quatre Vertus cardinales : la Force d’âme, la Tempérance (avec un étrier), la Justice et la Prudence (avec un miroir).
Sur cette façade et sur le côté intérieur vous pouvez voir des trous de projectiles d’origine incertaine qui ont été préservés par les cinq rénovations qui ont déjà eu lieu.
La façade intérieure a une décoration différente. Le fronton est d’un sculpteur français et montre des guerriers qui ne combattent pas et des armures et des boucliers qui semblent abandonnés, pour symboliser l’effort pacifiste du roi Charles III.
CURIOSITÉ : À Noël 2016, les Madrilènes ont laissé une centaine de crèches autour de la porte pour protester contre le maire qui avait fait placer des décorations florales lumineuses sous l’arc central, au lieu de la traditionnelle crèche géante.