La dernière grande salle au premier étage du musée expose principalement des copies romaines de chefs-d'œuvre classiques et des représentations de philosophes et de figures historiques, réalisées entre 500 avant J.-C. et 400 avant J.-C.
Procné méditant le meurtre de son enfant est un groupe sculptural original et l'un des plus représentatifs, bien que très abîmé.
L'œuvre raconte un mythe plutôt cruel. Procné était mariée à Térée, avec qui elle eut un fils, Itys. Mais Térée, amoureux de sa belle-sœur Philomèle, la viole et lui coupe la langue pour qu'elle ne puisse pas parler à sa sœur. La jeune femme parvint néanmoins à expliquer l’évènement à Procné en tissant les images sur une étoffe.
Procné, horrifiée et voulant punir son mari, tua son fils, le découpa en morceaux et le servit à manger à Térée. Celui-ci, ayant découvert le crime, tenta de tuer les deux sœurs, mais les dieux en eurent pitié et transformèrent Procné en hirondelle et Philomèle en rossignol, leur permettant ainsi de s'échapper.
La sculpture, sans doute une autre œuvre d’Alcamène, représente le moment où Procné prend sa décision tragique et le fils, ne sachant rien du sort qui l’attend, s'accroche à sa mère, cherchant toute son affection. Le contraste entre la mère immobile au visage incliné, comme prisonnière de son propre destin, et la tendresse avec laquelle Itys l'embrasse, exprime parfaitement l’ampleur du drame qui est sur le point de se dérouler.
À travers la tragédie de l'amour familial détruit, le sculpteur Alcamène met en scène celle de la Grèce accablée par une guerre fratricide, la fameuse guerre du Péloponnèse, qui entraînera la ruine d'Athènes et de tout le pays.
Je vous signale une autre œuvre : le Portrait d'Alexandre le Grand, du sculpteur Lysippe. Il s’agit ici d’une copie romaine, mais elle a servi de prototype pour de nombreux portraits du grand sculpteur. C'est aussi l'une des premières sculptures de l'art hellénistique, dans laquelle le sujet n'était plus idéalisé mais représenté avec réalisme et profondeur psychologique.
Curiosité : Les Grecs accordaient beaucoup d’importance au mythe et cherchaient, à travers des récits fantastiques, à expliquer des faits historiques ou des phénomènes naturels liés à la relation mystérieuse entre l'homme et le monde.