En sortant de la Chapelle des Princes, un couloir vous emmène à l'un des lieux les plus célèbres de la Renaissance : la Nouvelle Sacristie, conçue et décorée par Michel-Ange.
Après la mort prématurée de deux membres de la famille des Médicis en 1521, le pape Léon X, fils de Laurent le Magnifique, demanda à Michel-Ange de réaliser une « nouvelle » chapelle funéraire pour la famille, symétrique à l'« ancienne » construite par Brunelleschi sur le côté opposé de l'église de San Lorenzo. Le travail s'arrêta pour la mort du pape, mais reprit deux ans plus tard avec l'élection à la papauté d'un autre membre de la famille, Clément VII, petit-fils de Laurent le Magnifique.
Comme vous pouvez l'imaginer, la Nouvelle Sacristie fut un défi pour Michel-Ange, qui y travailla pendant plus de dix ans et qui opéra une fusion parfaite entre architecture et sculpture. Si vous la comparez avec la sacristie de Brunelleschi, la différence vous saute aux yeux : celle du XVe s. est un modèle d'harmonie et de proportion, tandis que Michel-Ange, dans un espace identique, conçoit un intérieur complexe et dramatique, avec un fort contraste entre les murs blancs, les profils gris de la pierre et les décorations extrêmement raffinées. Je vous conseille d'observer l'architecture de plusieurs points de vue et en particulier depuis l'arrière de l'autel.
Peut-être parce qu'il devait également s'occuper du mobilier, tels que l'autel et les candélabres de marbre, Michel-Ange a travaillé lentement. Quand il quitta définitivement Florence pour Rome, en 1534, les travaux n'étaient pas encore terminés, et Vasari terminera les pièces inachevées.
Le long du mur d'entrée, ne manquez pas la tombe de Laurent le Magnifique : c'est un simple caisson en marbre, décoré uniquement par le splendide groupe en marbre de la Vierge à l'Enfant de Michel-Ange, qui dans ce cas donne un exemple magistral de mouvement en spirale, avec les figures qui tournent sur elles-même. Les statues des saints Cosme et Damien que vous voyez à côté sont les élèves de Michel-Ange : les deux saints sont des protecteurs des Médicis : non seulement de la famille, mais aussi de la profession !
Notez à côté de l'autel les deux petites pièces qui servaient de minuscules sacristies de la sacristie. Sur les murs, des traces de dessins de Michel-Ange ont été retrouvées : des détails architecturaux et des figures grotesques.
CURIOSITÉ : Savez-vous pourquoi Michel-Ange partit pour Rome en laissant l'ouvrage inachevé ? Parce qu’il avait pris parti pour la République de Florence contre les Médicis et, à leur retour, il se cacha dans une petite pièce souterraine juste au-dessous des Chapelles Médicis. Mais le pape lui pardonna et il alla directement à Rome.
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