Vous ne pouvez absolument pas manquer de visiter la basilique de la Santissima Annunziata pour plusieurs raisons. Tout d’abord, c’est le plus important sanctuaire marial de Florence. L’église est, si l’on peut dire, construite autour d’une fresque du XIIIᵉ siècle, l’Annonciation, qui était considérée comme miraculeuse : la légende dit que le peintre en charge du travail ne réussissait pas à peindre le visage de Marie. Soudain, il s’est endormi, et la fresque fut miraculeusement achevée par un ange.
Mais cette basilique est aussi la maison mère des Servites de Marie, un ordre florentin créé par la volonté de sept nobles florentins qui, après avoir distribué leurs biens aux pauvres, s’étaient entièrement consacrés au culte de la Vierge. L’église a pris la forme que vous voyez maintenant, à la suite de plusieurs interventions, d’abord au XVᵉ siècle, puis au XVIIᵉ. Si vous allez sur le côté droit, vous pouvez remarquer le robuste corps octogonal du XVᵉ, précédé et flanqué de chapelles de différentes époques.
Après avoir franchi la porte qui s’ouvre sous l’élégant portique du XVIᵉ siècle de la façade, vous n’entrez pas tout de suite dans l’église mais, étonnamment dans le Cloître des Vœux, ainsi dénommé en raison des très nombreuses offrandes votives qui étaient autrefois offertes à Philippe Benizi, l’un des fondateurs de l’ordre et saint très vénéré dans la ville. Le cloître est une structure légère et élégante, dessinée au milieu du XVᵉ siècle par Michelozzo et aujourd’hui recouverte par une paroi en verre.
En levant votre regard vers les lunettes, vous pouvez suivre les premières étapes de la période artistique connue sous le nom de maniérisme florentin : ici, vous pourrez admirer le cycle de fresques des Histoires de la Vie de Marie et du saint Philippe Benizi, peint vers 1520 par Andrea del Sarto et ses deux élèves les plus célèbres, Pontormo et Rosso Fiorentino. L’œuvre est tellement importante qu’elle marque l’avènement d’une nouvelle ère pour la peinture florentine.
Je vous signale, en particulier, la fresque représentant l’Assomption de la Vierge, de Rosso Fiorentino, qui vous permet de sentir l’influence des œuvres imprimées des maîtres nordiques. Si vous faites attention, vous remarquerez une petite touche d’illusion dans la scène avec le manteau de l’un des apôtres qui sort du bord inférieur du tableau.
CURIOSITÉ : Il a fallu beaucoup d’huile pour les lampes de la chapelle de l’Annonciation miraculeuse. Une procession très pittoresque avait lieu le matin du deuxième dimanche de Pâques : un curé conduisait un âne qui portait sur son dos deux demi-barils d’huile et un petit enfant habillé en ange. Elle s’appelait « La cérémonie du petit Ange ».