La première chose qui frappe à l’intérieur du Baptistère est sa sobriété : privé de décoration mais riche de suggestion. L’alternance de bandes en marbre clair et marbre foncé a le pouvoir de vous capturer immédiatement.
Traversez le couloir circulaire et allez vers la grande salle centrale en passant sous l’imposant anneau d’arcades qui s’appuie sur des colonnes au niveau inférieur et sur des piliers rectangulaires dans la partie supérieure. Après avoir levé les yeux pour admirer la majesté du monument et la coupole en tronc de cône dont je vous ai parlé dans le fichier précédent, concentrez-vous sur les grands fonts baptismaux du XIIIᵉ siècle de forme octogonale, qui trône sur le podium à trois marches. La vasque décorée de carreaux en marbre servait pour baptiser les adultes et les nouveau-nés.
Mais le clou du Baptistère est l’extraordinaire chaire réalisée dans la seconde moitié du XIIIᵉ siècle par son architecte : Nicola Pisano. Prenez quelques minutes pour faire le tour de sa structure hexagonale : comme vous le voyez, elle est particulièrement travaillée, avec des colonnes reposant sur des lions ou des créatures monstrueuses représentant le péché qui sera vaincu par le sacrement du baptême. La forme hexagonale est une nouveauté absolue. Avant, les chaires étaient toujours carrées ou rectangulaires. Dans les panneaux du parapet l’artiste, qui était originaire des Pouilles, représente plusieurs épisodes de la vie du Christ : la Nativité et l’Annonciation aux bergers, l’Adoration des Mages, la Présentation au Temple, la Crucifixion et le Jugement dernier. Mais ce n’est pas seulement la forme hexagonale qui fait de cette œuvre une pierre angulaire dans l’histoire de la sculpture italienne : c’est surtout la façon de représenter les personnages, nombreux et de grandes dimensions, qui participent aux événements avec une grande implication personnelle, tandis que vous saisissez leurs émotions dans leurs expressions et dans leurs gestes. Notez également l’influence des modèles classiques, par exemple dans le personnage de Marie dans les scènes de la Nativité et de l’Adoration des Mages, qui ressemble plus à une matrone romaine qu’à une Vierge gothique. Le sculpteur a sans doute été inspiré par les nombreux sarcophages romains du Camposanto voisin, qu’il a étudiés de près durant ses premières années d’activité à Pise.
CURIOSITÉ : N’oubliez pas de visiter les matronées, les galeries d’inspiration byzantine, que vous pouvez rejoindre en montant un escalier en colimaçon. Du haut, vous pourrez admirer la géométrie complexe du pavement autour de l’autel, dans un style clairement arabe. Vous pourrez également vous rendre compte de l’exceptionnelle acoustique du Baptistère, célèbre dans le monde entier. Les gardiens entonnent, en effet, quelques notes toutes les 30 minutes : vous entendrez l’écho, quelle merveille !