Pour compléter la visite au premier étage du grand palais, je vous suggère deux espaces d'une beauté saisissante. Le premier est la Sala delle Udienze.
« Accueillir les hôtes du prince en mettant en valeur les vertus du propriétaire » : c'est ainsi que nous pourrions décrire aujourd'hui la fonction des fresques que vous trouvez à l'intérieur, exécutées en 1531 par l'artiste de Brescia, Romanino.
En regardant au plafond, vous verrez des portraits d'empereurs romains, de quelques importants dirigeants de l'époque et de Cles lui-même. Comme l'avaient déjà fait ses prédécesseurs à Castelvecchio, le prélat se servait de la peinture pour souligner le lien fort qui existait entre la principauté épiscopale de Trente et le Saint Empire romain germanique.
Après avoir profité de la visite de cette magnifique salle, mettez sur pause et redémarrez dans la cour des lions en français.
À l'intérieur du grand palais, il n'y a pas seulement de somptueuses fresques, il y a aussi de la place pour la verdure. La cour des Lions est ainsi nommée en référence à la fontaine qui décorait autrefois le jardin et dont seuls subsistent aujourd'hui les deux animaux gravés dans la pierre.
Le plus bel espace de la cour est sans aucun doute la Loggia del Romanino, un nom qui renvoie à l'artiste qui, entre 1531 et 1532, exécuta les fresques du plafond. L'audacieux effet d'illusion des peintures est remarquable, notamment dans la représentation du char solaire au centre du plafond, mais aussi dans la richesse des scènes et de leurs protagonistes. Dans les lunettes, une série infinie de personnages bibliques, mythologiques et d'histoire ancienne sont représentés. Des scènes telles que la mort de Cléopâtre, le suicide de Lucrèce ou le meurtre d'Holopherne par la main de Judith s'alternent avec des moments plus légers dans lesquels nous assistons au courtisement d'une demoiselle ou à un concert de campagne. Ces images à la beauté indubitable font de la loggia l'un des plus grands chefs-d'œuvre de l'artiste de Brescia.
Curiosité : dans la myriade de figures de Romanino, des nus rappelant clairement Michel-Ange se démarquent. Comme les figures du Jugement Dernier peintes dans la Chapelle Sixtine, les personnages masculins furent eux aussi victimes de la censure. Heureusement, les vêtements dont ils avaient été couverts au 18e siècle furent retirés lors d'une restauration dans les années quatre-vingt.