Saint Georges et le Dragon est une peinture à la détrempe sur bois (141x360 cm) de Vittore Carpaccio, datée de 1502 et conservée à la Scuola di San Giorgio degli Schiavoni de Venise.
La toile montre le premier des trois épisodes liés aux histoires de Saint Georges : les deux autres sont le Triomphe de Saint Georges et le Baptême des Sélénites.
Sur un fond élargi dans toutes les directions, se détache sur toute la longueur de la toile le cheval au galop de Saint Georges, transperçant de sa lance la tête du dragon qui s'avançait vers lui par la gauche. Au fond, à droite, la princesse assiste en position de prière. L'ensemble de la toile est traversé par une diagonale qui va de la demoiselle, le long de la lance, jusqu'à la queue torsadée du dragon.
Le sol aride du désert, où poussent à peine les touffes d'herbe, est recouvert des restes macabres des victimes du monstre : le moignon d'une femme squelettique, l'une aux vêtements en lambeaux à moitié dévorés, un homme raccourci aux membres amputés, un pied coupé, un bras, crânes et os, de l'homme et de l'animal, partout. Pour souligner encore davantage le lieu inhospitalier, on y trouve également des vipères, des lézards, des crapauds et des vautours. La texture presque monochromatique des jaunes, des bruns, du verdâtre et des gris de l'environnement désolé n'est brisée que par le harnais du cheval, le gris de l'armure métallique et le rouge de la robe de la princesse. La lumière dorée et la couleur dense garantissent l'unification de tous les éléments, créant cette sensation atmosphérique particulière qui fait percevoir « l'air » dans le tableau.
En arrière-plan, nous voyons une ville fantastique, Séléné de Libye, avec une tour depuis les terrasses et les pavillons ouverts dont une foule assiste au combat épique. Les douces collines, parsemées de châteaux et parsemées de quelques éperons rocheux, descendent vers une crique, où l'on peut voir un navire échoué et un voilier encadrés comme par magie par une sorte d'arc naturel avec des bâtiments.