SCUOLA GRANDE DI SAN ROCCO

Salon Rez-De-Chaussée

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Longueur Audioguide: 2:31
Auteur: STEFANO ZUFFI E DAVIDE TORTORELLA
français langue: français
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Vous êtes revenu au rez-de-chaussée, juste sous le salon supérieur, dans une salle soutenue par des colonnes élancées, belle mais peu lumineuse.

Le Tintoret revient travailler ici dans la Scuola di San Rocco, vingt ans après sa première visite, pour peindre huit grandes toiles. Le maître va désormais sur ses soixante-dix ans : la tempête de lumières, d’action et de perspective qui anime la scène du Grand Salon s’est calmée. Son attitude est plus contemplative, sa spiritualité plus tranquille et poétique se reflète dans un sentiment nouveau vers le paysage.

Vous vous en rendez surtout compte en admirant la Fuite en Egypte. Ici, la sensibilité du Tintoret vers un type de dévotion simple et populaire atteint des accents de grande poésie. Les éléments naturels, les arbres, l’eau, les animaux, les nuages, caressés par une lumière rasante et vibrante, semblent prendre une intensité intérieure, avoir presque une âme propre.

Vous pouvez également apprécier cette nouveauté dans le rapport entre les personnages et la nature dans deux toiles étroites et allongées qui montrent Madeleine et Marie l’Égyptienne, deux jeunes saintes noyées dans le paysage. Dans les deux cadres naturels grandioses représentés à l’heure du crépuscule, les saintes sont seules, soucieuses. Une lumière de poésie anime les feuilles bercées par le vent, les reflets de l’eau, les horizons qui s’estompent : c’est la même lumière mystérieuse qui protège leur fascinante sérénité.

Passez maintenant à l’Annonciation. Elle est basée sur un point de vue très nouveau : du haut vers le bas. L’ange fait irruption dans la simple demeure de Marie, au milieu de murs en briques décrépis et de chaises en paille défoncées. La Nativité est située dans une cabane à deux niveaux, avec les bergers en bas et la Vierge à l’étage supérieur avec l’Enfant nouveau-né, dans une espèce de grange à foin sous un plafond enchevêtré de poutres.

 

CURIOSITÉ : Le Tintoret déclarait éprouver un « grand amour » pour la Scuola di San Rocco, et c’est pour cette raison qu’il accepta une rémunération moins importante pour ne pas obérer les caisses de la « vénérable » Scuola. En retour, une liberté créative totale fut laissée au peintre lui permettant ainsi d’interpréter d’une façon nouvelle et très originale quelques thèmes typiques de l’art sacré.

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