Vous aurez déjà remarqué ici, à Piazza del Gesù Nuovo, la façade du XVe de l’ église du Gesù Nuovo, avec son mur caractéristique édifié en forme de diamant. Avec la Maison professe des pères jésuites voisine et lePalais des Congrégations , dont je vous parlais dans le précédent fichier, l’église faisait partie d’un ensemble de bâtiments sacrés gérés par la Compagnie de Jésus. Si cette façade vous semble insolite c’est parce qu’elle appartenait à un palais aristocratique, le Palais Sanseverino : l’église a été construite à sa place, à la fin du XVIe.
Vous serez sûrement surpris par la magnificence et la richesse décorative de l’intérieur : des marbres, des stucs, des fresques et des décorations de toutes sortes en font l’un des chefs-d’œuvre collectifs du XVIIe napolitain.
Entrez maintenant dans le seul grand espace central de l’église sur lequel donnent les chapelles latérales, puis faites quelques pas en avant et retournez-vous : la spectaculaire fresque du XVIIIe siècle qui recouvre tout le mur de la façade intérieure est un chef-d’œuvre de Francesco Solimena, et représente Héliodore chassé du temple.
Dans la seconde chapelle de la nef de droite, dite de la Visitation, se trouve la tombe de Giuseppe Moscati, surnommé le « médecin des pauvres », qui fut sanctifié à la fin des années quatre-vingt du siècle dernier. Dans l’oratoire du temple, vous pouvez voir, en plus des manuscrits et divers effets personnels, son bureau, le cabinet médical et ses instruments de travail !
Tout de suite en sortant de l’église, presque en face, vous en verrez une autre à l’architecture typiquement médiévale : c’est l’ église des Clarisses, dédiée à Jésus Rédempteur et Saint-Louis d’Anjou, qui servait autrefois de cantine aux pères mineurs de l’ensemble monumental Santa Chiaraà proximité. Cet impressionnant site religieux, dont vous pouvez déjà apercevoir le haut clocher, comprend l’église, le monastère et le couvent, et fut construit au début du XIVe siècle par la femme de Robert d’Anjou. Vous le trouverez à deux pas sur votre droite, en prenant l’étroite Via Benedetto Croce, dans Via Santa Chiara. Je vous recommande vivement d’en visiter toutes les merveilles : la basilique, les cloîtres, les salles, le réfectoire et le chœur.
CURIOSITÉ : La très célèbre chanson napolitaine Munasterio ’e Santa Chiara, qui rappelle le tragique bombardement du 4 août 1943 qui le détruisit presque complètement, est précisément dédiée à ce merveilleux monument.