Complètement isolée, la Cathédrale de Pise trône sur un grand podium en escalier comme les temples de l’antiquité. Vous pouvez donc en faire le tour complet, ce que je vous recommande vivement, pour observer les détails ornementaux et profiter des fascinantes variations d’ombres et de lumières sur les surfaces en marbre.
Ce chef-d’œuvre de l’architecture romane italienne dédiée à Notre-Dame de l’Assomption débuta en 1063. Sur le côté gauche de l’église, vous pouvez voir une inscription latine qui rappelle solennellement l’événement avec ses mots : « Cette église a été construite par des citoyens pisans, puissants, courageux, célèbres ».
Comme cela arrive souvent dans les grandes cathédrales médiévales, la construction débuta par le fond et s’acheva plus d’un siècle plus tard avec la façade. Son architecture deviendra un modèle pour l’ensemble du Campo dei Miracoli, avec les éléments que vous retrouvez dans tous ses monuments : des volumes simples, des arcades superposées, du marbre à rayures noires et blanches, les précieuses incrustations géométriques avec des cercles et des losanges encastrés dans les murs.
En faisant le tour de l’église, vous resterez intrigué par l’étrange coupole qui la domine à l’intersection entre le corps principal et celui transversal : elle a une forme elliptique avec une pointe en bulbe qui rappelle l’architecture islamique. Et venant toujours de l’Orient, vous découvrirez la sculpture d’un animal fantastique, un griffon en bronze, que vous pouvez apercevoir sur le toit.
Sur les murs, vous pourriez rester des heures à vous perdre dans les bas-reliefs, les incrustations de marbre multicolores, les mosaïques, les objets en bronze : un grand nombre d’entre eux proviennent du butin de la célèbre bataille de Palerme contre les Turcs à l’origine de la naissance de cette place. Mais gardez à l’esprit que beaucoup des sculptures extérieures ne sont que des copies. Vous pouvez admirer les originaux au Musée de la Cathédrale.
Je vous conseille de porter une attention particulière aux portes en bronze situées aux entrées de la façade : la plus ancienne et la plus importante, au fond à droite, est dédiée à Saint Rainier, le patron de la ville. Ses battants remontent à 1180 et représentent, avec simplicité et efficacité, des épisodes de la vie de Jésus commentés par de brèves écritures latines.
CURIOSITÉ : À l’extérieur de la Cathédrale sur le côté en face du Camposanto il y a une dalle de marbre sur laquelle vous remarquerez d’étranges petits trous noirs. La légende dit que ce sont les marques laissées par le démon furieux pour sa construction : ils s’appellent, en effet, « coups de griffes du diable ».