La Pinacothèque vaticane, créée en 1932, se trouve dans un bâtiment spécialement conçu selon les souhaits du pape Pie XI. Tant que vous y allez, surtout en été, prenez le temps de vous reposer dans les magnifiques Jardins du Vatican.
Attendez-vous à y trouver des peintures provenant du palais du Vatican, avec des chefs-d’œuvre datant du XIIe au XVIII siècle. Le premier sera le Triptyque peint des deux côtés vers 1320 par Giotto, qui se trouvait jadis sur l’autel de la basilique Saint-Pierre. Sur le tableau central avant, vous voyez saint Pierre assis dans une chaire et, à ses pieds, sur la gauche, le cardinal qui a commandé l’œuvre et tient le modèle du triptyque. N’omettez pas de regarder sur le dos du triptyque les scènes du Martyre des saints Pierre et Paul, l’un crucifié la tête en bas, l’autre décapité.
Dans la section consacrée au XVe siècle, remarquez une grande fresque détachée de Melozzo da Forlì. Elle vient de l’ancienne bibliothèque du Vatican et s’intitule Sixte IV nommé Bartolomeo Platina préfet de la bibliothèque du Vatican. L’œuvre, située devant une architecture majestueuse de la Renaissance, dont le plafond est décoré de panneaux bleu clair et or, représente la cérémonie par laquelle Sixte IV, en présence d’autres personnages de la cour papale, confia la direction de la bibliothèque du Saint-Siège à l’humaniste Bartolomeo Platina, agenouillé au milieu. La représentation architecturale de la scène suit parfaitement les enseignements de Leon Battista Alberti, qui avait théorisé les lois de la perspective, alors que sa composition sévère et sereine rappelle les œuvres de Piero della Francesca.
À la seconde moitié du XVe siècle remonte également le fascinant Saint Jérôme de Léonard de Vinci, l’une des peintures emblématiques de la Pinacothèque. L’œuvre se situe à mi-chemin entre la peinture et le dessin. La figure du saint qui se flagelle pour faire pénitence est définie avec une précision qui fait ressortir une tension à la fois physique et spirituelle. En bas à gauche, remarquez la forme de lion qui accompagne toujours le saint dans ses représentations.
CURIOSITÉ: un jour, un homme richement vêtu entra dans la boutique de Giotto et se présenta comme un envoyé du pape Bénédicte XI, qui cherchait un peintre pour lui confier un travail important. Il voulait emporter une toile, mais Giotto peignit rapidement un grand « O » sur une feuille de papier blanc et lui demanda de l’apporter au pape. Le cercle était tellement parfait qu’il semblait dessiné avec un compas. Le pape fut tellement impressionné qu’il choisit Giotto parmi beaucoup d’autres peintres et l’invita à Rome.