Peut-être, qu’en entrant, le Palais Royal vous paraîtra un peu trop sobre, presque monotone. Mais dès que vous commencerez à visiter ses salles, vous serez ébloui par la quantité de décorations, de meubles et d’objets précieux, la plupart d’entre eux remontant entre le XVIIᵉ et la moitié du XIXᵉ siècle. Dans chaque pièce, vous trouverez des souvenirs de la Maison de Savoie, des meubles de valeur fabriqués par des artisans piémontais et des vestiges des collections royales : des porcelaines, des tapisseries, des lustres et des horloges.
Prenez le grand escalier du XIXᵉ siècle et montez au premier étage où vous trouverez tout d’abord les salons de représentation ou « Salles de parade », puis les appartements privés du roi.
Votre parcours commence dans la salle baroque des Suisses, où une frise du XVIIᵉ siècle représente les légendaires ancêtres saxons des Savoie. Faites attention à la peinture Emmanuel-Philibert à la bataille de Saint-Quentin de l’artiste vénitien Palma le Jeune : elle est importante parce que, après cette bataille, Emmanuel-Philibert décida de transférer la capitale du duché de Savoie à Turin.
De la salle, on accède à un couloir qui reliait le palais à la Chapelle du Saint Suaire, dont je vous parlerai lorsque nous visiterons la Cathédrale de Turin.
De là, vous pouvez vous pencher sur ce que l’on appelle l’Escalier des ciseaux, réalisé au début du XVIIIᵉ par le célèbre architecte Juvarra. Cet escalier est sans doute l’attraction la plus célèbre du Palais en raison de sa quatrième rampe qui, lorsque vous la regardez, semble suspendue dans le vide ! Le nom vient de sa forme, mais aussi d’une décoration où vous pouvez voir une paire de ciseaux qui coupe deux tresses : c’est le symbole du génie de l’architecte qui « coupe » les mauvaises langues des courtisans qui n’avaient pas cru l’entreprise possible.
De là, vous passez aux Salles de représentation, toutes meublées et décorées avec faste par d’importantes tapisseries françaises, des plafonds décorés, des peintures et des meubles. Dans le plafond de la salle du trône, vous pouvez admirer un grand tableau allégorique de Jan Miel.
Après deux autres salles dédiées aux réunions politiques, vous arrivez au Cabinet chinois, un hommage raffiné au goût exotique des cours européennes du XVIIIᵉ : vous serez enchanté par ses laques avec des paysages et des personnages orientaux.
CURIOSITÉ : Le trône, commandé par Charles-Albert, est orné de têtes et de pattes de lion symbolisant la puissance et la royauté. Vous pouvez vous amuser à rechercher les lettres « CA » qui apparaissent à plusieurs reprises dans la décoration de la pièce. Ce sont les initiales de Charles-Albert.