Vous serez étonné par la richesse et la variété des peintures du XVIIᵉ siècle de Capodimonte, grâce à la splendeur de l’école napolitaine de l’époque, complétée par de prestigieuses contributions d’autres villes italiennes.
L’une des œuvres les plus admirées du musée est la grande toile de la Flagellation du Christ, que Le Caravage a peint en 1606 lors de son premier séjour à Naples. Regardez cette puissance dramatique et passionnante dans le contraste entre le corps musclé du Christ, entièrement dans la lumière, et les personnages partiellement sombres des bourreaux, et observez comment la souffrance du visage noble du Christ ressort encore plus à côté des grimaces vulgaires des deux tortionnaires. Il existe peu d‘œuvres dans l’histoire de la peinture où le clair-obscur se traduit en pure émotion, comme ici.
L’exemple du réalisme du Caravage est suivi par de nombreux représentants de l’école napolitaine, comme l’espagnol Jusepe de Ribera, dit « L’Espagnolet » : parmi ses œuvres de Capodimonte vous n’oublierez pas facilement la représentation du Silène ivre, qui continue de boire même après être tombé par terre en état d’ébriété. L’atmosphère ludique et l’embonpoint débordant du protagoniste en font l’une des œuvres les plus originales de la peinture mythologique du XVIIᵉ.
Le ton classique, élégant et intellectuel, choisi par le bolonais Guido Reni pour son tableau Atalante et Hippomène, peint vers 1625, est totalement différent. Le peintre montre un moment de la course entre l’imbattable chasseresse Atalante et Hippomène le sournois, qui distrait sa rivale en laissant tomber par terre l’une après l’autre trois pommes d’or. Atalante s’arrête trois fois pour les ramasser, et Hippomène gagne la course. Au lieu de miser sur la dynamique de la course, Guido Reni choisit de la représenter en mettant l’accent sur le croisement des corps lumineux des deux adversaires, dans un arrière-plan brun-bleu du sol et du ciel. Les anatomies lisses et parfaites s’emboîtent dans un jeu de gestes et de correspondances, fluide comme une chorégraphie.
CURIOSITÉ : Parmi les rares femmes peintres de l’histoire, Artemisia Gentileschi fut l’une des plus célèbres et des plus douées. Vous pouvez admirer l’un de ses chefs-d’œuvre à Capodimonte, Judith et Holopherne, qui immortalise l’instant où l’héroïne, aidée par une compagne, coupe la tête du commandant ennemi, au milieu d’horribles éclaboussures de sang. Artemisia a été violée lorsqu’elle était jeune, et ses peintures représentent souvent une « vengeance » féminine contre les hommes, violemment battus et humiliés.